Asie centrale

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12ème Festival de l’Imaginaire

Les Kirghiz ont préservé les anciennes formes musicales du monde turc qui se différencient très fortement de celles de leurs voisins Ouzbeks, Ouïgours ou Tadjiks influencés par la tradition musicale arabo-persane.

– Azerbaïdjan
ALIM ET FERGANA QASIMOV
Musique spirituelle d’Azerbaïdjan
5 avril à 20h30 > Auditorium du Louvre

Le mugham d’Azerbaïdjan est une des facettes les plus brillantes de l’art musical classique du Moyen-Orient et de l’Asie centrale et si Alim Qâsimov en est aujourd’hui l’interprète le plus célèbre, il est aussi le plus créatif.

Le jeune chanteur de 32 ans qui, en 1989, donna à la Maison des Cultures du Monde ses premiers concerts en Occident et y enregistra ses deux premiers disques, est devenu un maître et son empreinte sera à n’en pas douter comparable à celles d’autres figures marquantes de l’histoire du mugham : Khân Shushinski, Jabbar Qaryagdi Oghlu ou Zulfi Adigözelov.

Issu d’une famille modeste, Alim Qâsimov est un musicien complet, imprégné aussi bien par les répertoires religieux et populaires – il doit ses premières émotions à son grand-père, barde de village – que par une musique savante qu’il découvre à la fin de son adolescence.

Alim Qâsimov, c’est aussi une voix dont l’inspiration – il parle volontiers de flamme intérieure – anime la moindre inflexion, aussi bien dans les passages délicats, douloureux, chantés sotto voce, que dans ses vocalises spectaculaires et pathétiques.

Musicien atypique, réfractaire à l’académisme, Alim Qâsimov propose une relecture novatrice du mugham, le rebaignant dans son essence, une poésie romantique qui mêle le profane et le sacré et une forme musicale ouverte, de tous temps rebelle à la sclérose.

Pour sa fille Fargana, Alim est à la fois un père et un maître de musique à l’ancienne. Cette jeune chanteuse a grandi dans l’univers musical de son père, en dehors de tout conservatoire, comme cela se faisait autrefois. Elle excelle tout particulièrement dans le répertoire religieux qu’Alim fut un des premiers à réinvestir après la disparition de l’Union soviétique.

Leur duo vocal ne brise donc pas la tradition, il la prolonge. Pour Alim, son travail d’innovation ou de création à l’intérieur du mugham repose sur la formation en trio classique. De cette association où la voix commande, suivie pas à pas, avec de légers décalages, par le luth târ et la vièle kamânche, il se dégage une atmosphère de complicité, de spontanéité, propice à l’improvisation. Pour lui, chaque concert de mugham est une expérience méditative, voire mystique, dont il ne peut prévoir à l’avance le cheminement, même s’il s’appuie sur une trame fixée par la tradition. Rien n’empêche dès lors d’enrichir la palette sonore avec d’autres instruments, comme le hautbois des bardes, qui viennent nous rappeler que le mugham, pour classique qu’il soit, s’est aussi nourri d’apports populaires.

Ces musiciens hors-pair interprèteront deux grandes suites vocales et instrumentales du répertoire : les mugham Chargâh et Bayâti-Shirâz.

Musique spirituelle d’Azerbaïdja avec :
– Alim Qâsimov, chant et tambour daf
– Fargana Qâsimov, chant
– Ali Asgar Mammadov, luth târ
– Rauf Islamov, vièle kamânche
– Rafael Asgarov, hautbois balaban
– Natiq Shirinov, percussions naghara

Plein tarif : 20 €, Tarif abonnés : 16 €, Tarif réduit : 12 €

– Kirghizistan
TENGIR-TOO
Musique des montagnes
6 avril à 17h > Auditorium du Louvre

Avec:
– Nurlanbek Nyshanov, direction artistique, guimbardes, flûtes, ocarina
– Gulbara Baigashkaeva, luth komuz et guimbarde
– Kenjekül Kubatova, voix et komuz
– Zainidin Imanaliev, voix et komuz
– Rysbek Jumabaev, récitant de l’épopée Manas
– Zalina Kasymova, viole kyl kiyak
– Nurak Abdrakhmanov, luth komuz
– Aqyl Qasabolotov, flûte choor et ocarina chopo choor

Plein tarif : 20 €, Tarif abonnés : 16 €, Tarif réduit : 12 €

Les Kirghiz ont préservé les anciennes formes musicales du monde turc qui se différencient très fortement de celles de leurs voisins Ouzbeks, Ouïgours ou Tadjiks influencés par la tradition musicale arabo-persane. Point de longues suites vocales et instrumentales collectives comme en Azerbaïdjan ou en Ouzbékistan mais, tout au contraire, des pièces brèves, inspirées par des paysages, des vols d’oiseaux, des récits ou des faits historiques, et conçues pour le jeu en solo. Ces pièces instrumentales appelées kuu peuvent être de simples mélodies, interprétées à la flûte choor, à l’ocarina ou à la guimbarde, ou des compositions plus complexes avec développements et variations jouées avec volubilité au luth komuz ou sous la forme de douces ou sombres cantilènes à la vièle kyl kiyak.

À côté de ce riche patrimoine de musique instrumentale dont, chose rare en Asie intérieure, les Kirghiz ont conservé bien souvent le souvenir des compositeurs, s’est constitué un vaste répertoire de chants lyriques ou à caractère philosophique composés par les poètes-chanteurs akyn.

Relativement bien préservée au cours du XXe siècle, la musique traditionnelle kirghize n’a cependant pas totalement échappé à l’influence soviétique avec ses orchestres d’instruments traditionnels et ses chansons d’inspiration socialiste. Fondé par Nurlanbek Nyshanov, l’ensemble Tengir-Too (nom kirghiz des monts du Tien Shan) propose une double approche de la tradition : tout d’abord un retour aux sources et aux modes d’interprétation en solo en s’adjoignant le concours de quelques grands maîtres, ensuite une expérimentation de nouvelles formes de jeu collectif et de composition musicale faisant notamment intervenir la polyphonie, déjà présente mais de manière sporadique dans la tradition kirghize. Ce concert sera également l’occasion de découvrir un extrait du joyau de la littérature orale kirghize, l’épopée Manas qui retrace en quelque 500.000 vers le combat pour l’indépendance que mena un héros kirghiz et ses quarante preux contre la Chine alors gouvernée par les Mongols.

– Tadjikistan
ACADÉMIE DU MAQÂM DE DOUCHANBÉ
LE SHASHMAQÂM TADJIK-OUZBEK
sous la direction de Abduvali Abdurashidov
13 avril à 17h > Auditorium du Louvre

Avec Abduvali Abdurashidov, viole sato, direction artistique
– Azada Ashurova, chant
– Nasiba Omonbayeva, chant
– Zumrat Samidjonova, chant
– Sirojiddin Djuraev, luth dutar
– Djamshed Ergashev, chant
– Khurshed Ibragimov, chant
– Kamoliddin Khamdamov, luth tanbur
– Sahrifdzhon Timurov, tambour doyra

Plein tarif : 20 €, Tarif abonnés : 16 €, Tarif réduit : 12 €

La musique classique de l’Asie Centrale, déjà très développée dans l’antiquité comme l’attestent des textes chinois, atteint de nouveaux sommets à partir du XVe siècle, dans les cours princières et royales de Boukhara, Khiva, Samarcande, Qoqand, Khojand, Kashgar. Au XVIIIe siècle, la musique d’art de Boukhara se cristallise en un répertoire canonique d’environ 250 pièces vocales et instrumentales organisées en six maqâm (shash-maqâm) sur le modèle de la suite déjà répandu dans presque tout le monde islamique.

Cet art de cour poétique, musical et chorégraphique, pratiqué aussi bien par les Ouzbeks turcophones que par les Tadjiks iranophones est interprété par un ensemble de chanteurs et chanteuses et d’instrumentistes où prédominent les luths à long manche dutar et tanbur, le sato joué avec un archet, discrètement soutenus par la percussion d’une doira.

L’esthétique sonore du shashmaqâm, très différente de celle, brillante, du mugham d’Azerbaïdjan, privilégie les timbres graves, une virtuosité contenue et la perception d’un temps en apparence distendu. La voix se cantonne longtemps dans le bas medium avant de monter lentement vers l’aigu en même temps qu’elle gagne peu à peu en intensité et en chaleur. Musique savante par excellence, ses accents parfois tragiques éclairent magnifiquement les poésies lyriques de Hafez et des poètes de l’Âge d’or persan, pour s’achever sur des pièces plus rapides et dansantes.

Fondée à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, par Abduvali Abdurashidov avec le soutien de l’Aga Khan Music Initiative in Central Asia, l’Académie du Maqâm renoue avec les anciens principes de l’enseignement artistique du monde islamique où l’étude de la musique était indissociable de celle de la poésie, de la prosodie, de la métaphysique, de l’éthique et de l’esthétique. Les artistes de l’Académie œuvrent à la reconstitution et à l’interprétation du répertoire intégral des suites du shashmaqâm ouzbek-tadjik dans son interprétation en langue persane.

2008 / TABLES RONDES :
– L’Immatériel à la lumière de l’extrême-Orient
5ÈME JOURNÉE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL
Mercredi 26 mars > Maison des Cultures du Monde
– LE THÉÂTRE RITUEL MASQUÉ
Jeudi 27 mars à 17h > Maison des Cultures du Monde

12ème Festival de l’Imaginaire

par | 6 Avr 2008 | 0 commentaires

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