Pays frontalier de l’Afghanistan, le Tadjikistan a vu son économie aller de mal en pis depuis la chute de l’URSS. Frappés par la misère et les pénuries, des centaines de milliers de Tadjiks ont fui leur pays pour travailler à l’étranger, notamment sur les chantiers en Russie.
Les Tadjiks sont appelés à voter dimanche pour des élections législatives et locales dont le résultat ne fait guère de doute tant la vie politique est dominée par le parti du président Emomali Rakhmon, qui en profite pour lancer la carrière de son fils Roustam.
Pour les spécialistes de l’Asie centrale, la candidature du jeune homme de 23 ans au conseil municipal de Douchanbé, la capitale, est l’événement de ces scrutins, car elle pourrait bien marquer le début du processus de succession à la tête de l’Etat tadjik. C’est le scénario qui est mis en oeuvre partout en Asie centrale. Le président d’un pays cherche un membre de sa famille pour prendre sa suite.
En effet le cas de Roustam Emomali est loin d’être exceptionnel. Au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan, les membres de la famille des présidents sont placés à des postes clés dans le monde politique et des affaires.
D’autant que le lancement de la carrière politique de Roustam Emomali -un footballeur réputé amateur de belles voitures- intervient quelques mois après la nomination de sa soeur au poste de vice-ministre des Affaires étrangères.
Des électeurs Tadjiks ne croient par ailleurs pas que l’élection de Roustam Emomali se fera de manière libre et honnête dans ce pays, le plus pauvre d’ex-URSS, qui a été le théâtre d’une guerre civile pendant les années 1990.
Il est cependant peu probable que les législatives de dimanche se déroulent sous le signe du pluralisme, comme en témoigne l’actuel Parlement dont 57 des 63 sièges sont contrôlés par le Parti populaire démocratique du président tadjik, alors que l’opposition en est réduite à jouer un rôle de figurant.
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