Le profil de Saparmourat Niazov, alias ‘Turkmenbachi’, l’autoritaire président du Turkménistan décédé fin 2006, était incrusté jusqu’ici au coin de tous les programmes de la télévision publique.
Il a été effacé, a expliqué la télévision, obéissant à une « directive ». Le porte-parole interrogé s’est refusé à tout détail sur le sens de cette initiative, interprétée comme un signe supplémentaire de l’effacement du culte de la personnalité instauré par M. Niazov lors de sa longue présidence dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale.
« Je n’ai rien remarqué parce que je ne regarde pas la télévision turkmène », totalement contrôlée par les autorités, confie Vera, 36 ans, parmi les habitants interrogés samedi à Achkhabad. Comme nombre de ses concitoyens, elle regarde la télévision par satellite, notamment les chaînes russes.
« Le problème, ce n’est pas ce profil mais le contenu même de ce qui est montré à la télévision », relève quant à lui Aïmourat-Aga, un retraité de 68 ans, critiquant l’intense propagande à laquelle reste soumise la télévision.
Le président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov, élu en février, sans s’attaquer frontalement à l’héritage de son prédécesseur, a annoncé de nombreuses réformes. S’il n’a pas institué un culte de sa personnalité aussi délirant que celui de Niazov, ses portraits s’affichent tout de même un peu partout dans le pays.
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